cela fait maintenant un moment que cela dure ...
A croire que ce fichu canapé mérite plus d'attentions que moi.
Il entourera de ses bras puissants les oreillers encore gonflés et demain matin j'y verrais l'empreinte d'un bras, d'un profil.
Une nuit courte, agitée, peuplée de pensées diverses.

Cela devient difficile d'imaginer qu'il puisse dormir ailleurs que dans ce canapé.
Au fond, c'est peut être mieux ainsi, non? Je dors mieux, sûrement mieux ...seule.
Je ne l'entends pas rentrer tard.Je ne l'entends pas se retourner encore et encore dans le lit, à attendre que le sommeil le gagne enfin.
Je n'entends pas son souffle près de mon oreille, ni ses ronflements.
Finalement, c'est mieux, non?
Mais je n'entends pas non plus un petit "bonjour, tu as bien dormi" près de mon oreille au petit matin, avec cette sensation de bonheur simple lorsque l'on est dans le creux des bras de celui que l'on aime.
Cela me manque mais en même temps me semble tellement loin, que cela rend cette sensation presque irréelle.
Le temps passe, les jours, les semaines, les mois et maintenant les années, sans que cela semble vouloir évoluer dans le bon sens.
La fin semble inéluctable et pourtant... Il suffirait de quelques petites choses pour que cela change.

On verra, le canapé tient le choc !

Alors voilà !! tout commence le jour où on s'aperçoit que l'Homme n'a pas dormi à nos côtés mais dans ce fameux canapé.....

Bon allez c'est la première fois me direz vous...... oui d'accord, mais pourquoi y est il resté?

Tout commence par des horaires décalés, L'Homme rentre du boulot à l'heure où les autres vont se coucher. Une journée stressante de dur labeur et Morphée ne vient pas de suite.
Il faut calmer tout d'abord ce grand corps stressé. Alors il s'assied sur le bord du canapé......
un mug de café bien chaud et réconfortant à la main (arghhhhhhhhh... non mais t'as vu l'heure!!!!), la fumée s'échappe lentement et danse devant les yeux de l'homme fatigué.
La zapette dans l'autre main, il finit pas poser le café (devient décidément trop lourd ce mug...), il se passe la main sur le front histoire de vérifier que sa chevelure est toujours bien là (on ne sait jamais si il en perd en cours de journée hein?), tout est là...
Il soupire, ouvre son pantalon (mais ne l'enlève pas) et s'allonge mine de rien
Attention, hein, les jambes touchent toujours le sol ! Histoire de croire encore que la fatigue n'est pas suffisamment là pour l'assaillir.
et c'est les yeux mi-clos qu'il "regarde", ou plutôt zieute distraitraitement les différentes chaînes.
Il stoppe sur une, pas trop bruyante, limite intello pour faire genre, il re-soupire. et puis le sommeil vient...... ça c'est la première fois

Le matin, on se lève et on le voit. . . gisant, encore à moitié habillé, les lunettes sur le nez.
Il dort.
On change de chaîne, c'est l'heure du petit déjeuner.
les enfants se lèvent, ne tiquent même pas sur cette curieuse présence endormie sur le canapé.
Et puis, pas le temps de se poser des questions, il faut se préparer pour l'école et le travail.
Nous sommes prêts à partir pour commencer cette journée et il n'a rien remarqué, il dort toujours.

Alors on part. . .